SEUL ET TRISTE

Suis-je triste parce que je suis seul ? Peut être. Surement. Je ne sais pas trop. Je penses plutôt qu'il y a différentes raisons qui entrainent ce sentiment de tristesse. En tout cas le résultat est bien là : je suis seul et triste.

Je dirais qu'il me reste actuellement un seul ami. Ce qui est "amusant" dans cette amitié, c'est que l'on ne se voit pas beaucoup. On a très souvent de longues périodes sans aucuns contacts. Mais nous essayons d'être présent à l'appel en cas de problèmes.

Sans vraiment le vouloir, mais sans non plus vraiment m'accrocher, j'ai perdu deux amies (et collègues) en ce début d'année. L'une parce que je ne lui parlais plus du tout, étant très souvent perdu dans mes pensées. A tel point que je ne voyais pas trop ce qui se passait autour de moi. Quand à l'autre, c'est un peu plus compliqué.

Et tout cela est plus ou moins lié avec la disparition, en avril 2008, d'une personne qui m'était très chère : bien plus que je ne l'aurais cru. Après 3 ans, je pensais avoir repris complètement possession de mes moyens mais la blessure est encore là. Quoique je fasse, même en faisant attention, mon humeur change invariablement vers la fin novembre (son anniversaire) et vers la fin janvier (sa fête). Je n'ose pas penser à ce que je pourrais faire ou dire au mois d'avril.

Car en janvier de cette année, j'ai du envoyer balader certaines personnes sans tout à fait m'en rendre compte. J'avais des envies de démission et de "fuite" vers une autre région de France. Un gros ras le bol envers mes collègues. Sauf que j'ai aussi dit à cette amie et collègue que j'appréciais beaucoup que je couperais les ponts avec tout le monde : même avec elle quoique se serait très dur à faire. N'ayant pas de vrai caractère, n'étant pas une battante, elle a laissé faire sans se battre.

Sa situation ayant changée, et comme elle fuit les discussions en tête à tête (cela l'a met très mal à l'aise), il m'est impossible de lui parler. Et celà m'a tout d'abord agacé. Je voulais lui expliquer pourquoi j'avais ces changements d'humeur, lui raconter l'histoire (qu'elle ne connait pas) de cette disparition qui me gangrène encore l'esprit. Je lui ai proposé de se retrouver en tête à tête, au boulot, après le repas, mais elle fuit. Je lui ai dit que cela me ferais vraiment du bien d'en parler avec une personne de confiance et qui n'était pas là à l'époque des évènements.

Après deux essais, et voyant son manque de courage que j'ai un peu pris pour du j'en foutisme, j'ai eu un début de déprime et j'en ai eu un peu marre. Je suis reparti chez moi avant 13 heures : je ne suis pas allé travailler l'après midi. Avec toujours une envie de démissionner. Je ne sais pas si je vais retourner au boulot lundi.

Dès l'ouverture des magasins, j'ai acheté une plante chez la fleuriste et je suis allé la déposer au cimetière, sur la tombe d'une jeune femme qui n'avait pas encore fêté ses 29 ans. J'en avais envie, j'en avais besoin. Sauf que, le soir, une grosse déprime m'est tombé dessus.

Alors oui, je suis seul, je suis triste. Par certains côtés c'est ma faute. Je suis dans une période où je ne sais plus quoi faire. J'aimerais changer de travail mais je ne sais pas du tout vers quoi m'orienter. Je n'ai aucune idée. A part peut être ne plus travailler en usine.